
“J’ai déjà fait un bon bout!” déclare Régis, en regardant avec satisfaction sa ligne de vigne. Il range son sécateur après être venu à bout d’un rosier sauvage emmêlé dans un cep. Les pieds sont propres, dégagés de toutes mauvaises herbes et rameaux.
C’est leur travail du moment. Régis, José, Ludovic, Muniz, Lionel, Vincent et Florian s’activent assis, à croupis, avec la faux ou la cisaille, à nettoyer attentivement chaque cep des 11 hectares qui les entourent. Certains œuvrent en solitaire, d’autres discutent de modèles de voiture, mais pas un ne rechigne à la tâche. Question patience et persévérance, il y a de quoi en tirer des leçons.
“C’est une super équipe. Ils sont au top” confie fièrement Dominique Bruchez, vigneron, qui les accompagne et leur transmet ses connaissances. Il annonce l’heure de la pause et tous se regroupent pour grignoter et se rafraîchir. Du travail, il y en a toute l’année, même en hiver “et c’est plus facile car il fait moins chaud” déclarent-ils.

de gauche à droite: Régis, Lionel, Ludovic, Dominique, Muniz, José et Vincent.
Ils expliquent en détails leur quotidien, qui change en fonction des saisons ; enlever les clips dès la fin des vendanges, prétailler, tirer les sarments hors des fils (pour certains cépages), nettoyer les pieds (l’épamprage), répandre l’engrais, effeuiller, enlever les faux jets, utiliser les cisailles, entretenir les pieds, désherber, et finalement, la récompense… vendanger !
Les récoltes des 6000 plants de divico et de cabernet-jura, plantés en 2017, ont d’ailleurs un sens particulier, car c’est de là que tout est parti ; Provins, l’Entre-Cœur et la Fovahm lancent un projet d’intégration par la viticulture ; une parcelle est achetée par Jean-Blaise Gollut, directeur de l’Entre-Coeur qui garantit du travail à l’année pour huit personnes en situation de handicap. De plus, les deux partenaires se sont engagés pour une collaboration de longue durée via une convention.
“Jean-Blaise Gollut, c’est un gars comme ça” affirme Florian, les pouces vers le haut “j’aime bien quand il vient nous rendre visite.” S’ensuit des histoires, des anecdotes et des explications ; les hautes herbes à Saillon qu’il a fallu couper à la faux, l’installation d’un goutte-à-goutte, l’utilisation de machines qui demandent force et adresse, la rencontre avec les autres personnes qui travaillent dans les vignes, les visites des couleuvres et même d’un chevreuil.

José (à gauche) et Lionel (à droite)
“On fait plein de choses et on apprend plein de trucs”. Tout est dit, tout est là. Leur fierté de faire et d’apprendre. D’autres découvertes sont au programme et Dominique se réjouit de les faire prochainement participer aux travaux de cave, dernière étape avant la dégustation!