« T’as vu la photo, chérie ? Elle est chouette ! » s’exclame Jocelyn.
Stéphanie confirme : « Oui, elle est chouette. On peut en avoir une copie ? »
Stéphanie Berclaz et Jocelyn Torrent travaillent au même endroit. « On s’est rencontré au travail, à la Manufacture, explique Stéphanie. Moi, je travaille à la Tampographie chez Sylvie. »
« Et moi au CJA», complète Jocelyn.
Jocelyn Torrent se rend quotidiennement au centre de jour atelier (CJA) de la Manufacture à Sion. En fin de journée, il rentre à la Pommeraie, son lieu de vie, à quelques minutes à pied. Stéphanie travaille aussi dans les ateliers de la Fovahm mais à la Tampographie. Elle réside à la Dixence, un autre lieu de vie de la Fovahm, également à Sion.
Ils sont en couple et avaient envie de parler d’eux. « On est ensemble depuis 7 ans, explique Stéphanie. On se connaissait un peu avant mais on s’est mieux connu quand on a fait un camp à Loèche. La semaine on se voit avant le travail, après ou pendant les pauses. Et un vendredi sur deux Jocelyn dort chez moi à la Dixence. Il est tellement gentil avec moi, je l’apprécie beaucoup. Il est attentionné. »
Jocelyn poursuit : « On est allé au comptoir ensemble et je lui ai offert une jolie bague, à ma p’tite chérie. On aime bien aller boire un verre tous les deux et faire des balades. Elle est toujours de bonne humeur, elle a toujours le sourire. Elle est contente de me voir et elle me saute au cou. J’aimerais bien avoir une clé de la Dixence. »
Est-ce qu’ils ont des projets ? A cette question, ils répondent : « On aimerait bien faire un bon pour le mARTigny Boutique-Hôtel pour dormir là-bas ensemble. »
Jocelyn continue : « On aimerait aussi partir en vacances en Grèce. Et puis aller dans la tour de TF1 pour voir les studios des 12 coups de midi, avec Jean-Luc Reichmann. Et prendre peut-être l’hélicoptère de TF1 ? On pourrait essayer. On a déjà visité la tour de la RTS. »
Mais ce n’est pas tout. Jocelyn poursuit : « J’aimerais me marier avec Madame, et inviter toute la famille. Je la trouve belle, la reine Berclaz, avec un beau sourire. Après, lorsqu’on sera marié, je changerai de nom ; je prendrai le nom de Berclaz. »
Stéphanie confirme timidement : « Oui, on aimerait bien… se marier. »
« Et commander une clé de la Dixence pour moi, souligne Jocelyn. Ce n’est pas chez moi mais c’est Stéphanie qui m’invite. On va convoquer Daniel Zufferey pour avoir la clé ! »
Pour les accompagner au mieux dans leur histoire, leurs éducatrices, maîtresse et maître socioprofessionnels ont mis en place certains aménagements.
Romain Chenaux, éducateur au CJA explique : « Ils ont du plaisir à partager des moments ensemble alors nous avons fait quelques changements du côté socioprofessionnel. Une table pour deux a d’abord été installée dans la cafétéria de la Manufacture pour qu’ils puissent partager leurs repas en tête à tête. Depuis que Jocelyn est au CJA, il a besoin de plus de calme. Maintenant, il reste principalement au centre de jour pour manger et du coup, nous faisons une place à Stéphanie à midi pour qu’elle le rejoigne. »
Sylvie Gay, maîtresse socioprofessionnelle à la Tampographie reconnaît la valeur de ces moments : « Jocelyn commence sa journée un peu plus tard que Stéphanie et termine un peu plus tôt. Mais il passe vers elle tous les jours pour lui dire bonjour et au revoir. Ils partagent aussi leurs pauses et repas de midi. En dehors du travail, ils se voient peu. C’est donc important de créer ces temps de rencontres car ils partagent de supers moments ensemble. »
Du côté socioéducatif, Michèle Antille, éducatrice, souligne la nécessité d’une bonne communication : « Leur relation demande bien entendu une collaboration entre les équipes éducatives de la Dixence et la Pommeraie. Auparavant, Jocelyn vivait à la Dixence et a déménagé à la Pommeraie. Ils avaient déjà l’habitude de vivre ensemble, alors il n’y a pas eu de grands changements. C’est une continuité de leur histoire. »
Et ensuite ? Le projet de fêter l’anniversaire de Jocelyn au printemps prochain « avec un gâteau et une bouteille de champagne » est déjà à l’ordre du jour.
Pour le reste, et l’essentiel, c’est Stéphanie qui a le dernier mot : « On est bien ensemble. »
par Juliana Seiler, Fovahm
Pour des raisons de lisibilité, le masculin générique est utilisé dans cet article, qui inclut toutes les personnes.