Une classe de l’école du Corbier aux ateliers du Tonkin

Leur dernière visite datait de 2020 et n’avait plus été renouvelée en raison de la période de pandémie. Mais certaines rencontres valent mille mots et apprendre de l’autre se fait à tout âge. Une classe de 4H de l’école du Corbier a ainsi visité les ateliers de la Fovahm à Collombey au mois de février.

Démonstration de Freddy et explications de David Quinto sur la fabrication de K-Lumet.

Par petits groupes, les élèves ont fait un tournus dans les ateliers du Tonkin à Collombey. Ils ont ainsi pu voir les activités réalisées par les personnes accompagnées à la Fovahm mais aussi les essayer ; pyrogravure, fabrication de K-Lumet (allume-feu écologique), visite de la laverie mobile, rédaction du menu de la semaine sur l’ordinateur ou encore séance de relaxation dans la salle Snoezelen.

Fabrication de K-Lumet.
Tests de pyrogravure par les élèves.

« C’était trop cool ! » chuchote une élève en sortant de cette pièce dont le but est de créer un espace sécurisant qui appelle à la détente en sollicitant les sens.

Un groupe d’élèves expérimente la salle multisensorielle Snoezelen.

Une rencontre avait déjà eu lieu en 2020 mais n’avait plus été réitérée en raison de la pandémie. Mêmes brefs, ces échanges se révèlent importants ; ils sensibilisent les écoliers à la différence et apprennent aux personnes accompagnées à interagir avec des enfants.

« Aider les enfants à mieux comprendre les particularités des personnes en situation de handicap les aidera à les traiter avec plus de respect par la suite et à être globalement davantage conscients des besoins des personnes qui sont différentes », explique Michael Petrig, responsable du centre socioprofessionnel de Collombey. « De plus, de telles expériences aident nos résidents et travailleurs à être plus à l’aise avec les enfants, ce qui est particulièrement important étant donné que l’école se trouve juste en face du centre socioéducatif la Meunière. »

Les élèves, âgés d’environ 8 ans, avaient été préparés par leur maîtresse. Elle leur avait expliqué les réactions parfois inhabituelles de certaines personnes en situation de handicap, tels des cris par exemple, utilisés pour s’exprimer.

« Est-ce que vous avez peur ? » demande un maître socioprofessionnel aux enfants. Les réponses diffèrent : « Non, pas du tout », « non, ça va », « oui, un peu », « oui parce qu’ils font des gestes qu’on n’a pas l’habitude de voir et de faire ».

Cédric place les petits bouts de bois, qui forment les K-Lumet, dans un gabarit.

Face à l’inconnu, cependant, les élèves posent des questions : « Est-ce que ça s’attrape (le handicap) ? », « Pourquoi dirait-on que certaines personnes handicapées n’ont pas de handicap ? », « Qu’est-ce qu’ils font pendant la journée ? » Cette spontanéité permet d’amener des réponses sur l’origine du handicap mais aussi sur les compétences et capacités d’autonomie des personnes accompagnées à la Fovahm. Les écoliers découvrent également les outils utilisés comme supports pour rendre l’information accessible aux personnes, comme la tablette.

Explications de Florian de Wismes sur le fonctionnement de la tablette de Corinne.

Jean-Charles (photo ci-dessous), travailleur au centre de jour atelier (CJA), leur présente sa place de travail, ses photos et réalisations ainsi que son programme de la semaine. Il laisse ensuite volontiers son bureau aux élèves afin qu’ils puissent s’exercer à la pyrogravure.

Les échanges se créent ainsi, simplement. D’autres enfants reconnaissent un visage connu parmi les travailleurs : « C’est Paulo ! » et ne manquent pas d’aller lui faire un « check » pour lui dire bonjour.

« C’est le bon âge, déclare Philippe Desgranges, maître socioprofessionnel, car ils ont suffisamment de maturité pour comprendre le handicap, mais sans se moquer. »

A la fin de la matinée, Nathalie Michellod, éducatrice au CAJ confirme la richesse de ces rencontres : « La magie de la synergie entre les élèves de 4H et les travailleurs du Tonkin a opéré. Le souhait des écoliers de découvrir le travail avec des personnes différentes, ainsi que leur spontanéité ont fait circuler une positivité qui a été immédiatement ressentie par les travailleurs du Tonkin. Ces derniers étaient aussi très fiers de montrer leurs compétences. Merci à tous pour ces belles énergies partagées. »

Puis vient le moment de partir. La classe se regroupe autour de sa maîtresse, les mains pleines de K-Lumet ou de dessins de pyrogravure. « Est-ce qu’on pourra revenir voir travailler les personnes à la Fovahm ? » demande un élève. « J’ai plein de souvenirs ! » s’exclame sa voisine le sourire aux lèvres. Des souvenirs dans les mains mais aussi dans les esprits de chacune et chacun, telles des pierres posées sur les fondations du respect et de la tolérance.

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