La Fovahm s’exporte. Jusqu’en Belgique. Une délégation de l’institution s’est rendue en septembre à Gand, pour participer au 15e congrès européen sur la santé mentale chez les personnes vivant avec une déficience intellectuelle. Un rendez-vous réunissant quatre institutions de l’ARFIE (Association de Recherches et de Formation pour l’Insertion en Europe), y compris la Fovahm : Les Genêts d’Or (France), Tricentenaire (Luxembourg) et l’APEMH (Luxembourg). Camille Bédat, Emmanuel Kovacs, Julie Délez, Morgane Bobillier et Valentin Besson, travailleurs à la Fovahm, ont ainsi fait le voyage, accompagnés par Monica Courtine, maîtresse socioprofessionnelle et Sofia de Sousa, facilitatrice. Le but ? Présenter le travail de la Commission des délégués des travailleurs et résidents (CDTR), mais aussi l’atelier Journalisme et Médias, ainsi que l’émission La parole est à NOUS!, réalisée en collaboration avec la chaîne de télévision Canal9.
« Quand est-ce qu’on repart ? », demande Camille. Son enthousiasme est partagé par tous. Julie confirme : « Nous avons fait de jolies rencontres avec des membres d’autres institutions de France et du Luxembourg. Nous avons partagé de très bons moments avec toute l’équipe. On a bien rigolé. » A ses côtés, Valentin sourit. Son moment favori ? La présentation de l’atelier Journalisme et Médias qu’il a faite aux côtés de Camille. Il explique : « J’avais de l’appréhension de devoir parler devant des gens que je ne connaissais pas. Mais dès que j’ai commencé à lire mon texte, préparé en amont avec Monica, tout a disparu et ça s’est bien passé. »
Camille a eu le même ressenti : « C’était un jour stressant, pour moi. Parler en public n’est pas mon fort, j’ai donc dû me dépasser. Mais au final, je n’en garde que du positif. » Elle a également partagé la scène avec Julie pour mettre en lumière l’émission La parole est à NOUS! Camille, Julie et Valentin sont satisfaits de leur travail. Leurs présentations ont été très appréciées. « J’ai juste trouvé un peu dommage qu’il n’y ait pas beaucoup de monde pour nous écouter », glisse Camille. Mais pas de quoi modérer l’enthousiasme général.
Car ce voyage en Belgique a aussi été marqué par de nombreuses rencontres. « On a fait de super connaissances, des gens très sympas », se réjouit Valentin, qui relève toutefois qu’il a eu un peu de peine « à comprendre la langue des Luxembourgeois. » Les travailleurs évoquent les sorties au bowling, lors de soupers communs au restaurant ou les balades à la découverte de la ville. Les souvenirs sont ancrés dans leurs mémoires. « Nous avons également découvert comment les autres institutions fonctionnaient », souligne Camille. Et ils en savent plus sur la Fovahm aussi. Car ils étaient accompagnés par Emmanuel, le président de la CDTR, et Morgane, l’une des membres de la commission. Tous deux ont présenté leur travail en tant que représentants des travailleurs et des résidents de la Fovahm.
Morgane a également apprécié l’expérience : « J’ai aimé voir ce que font les autres commissions pour pouvoir améliorer ce qu’on fait chez nous. On est revenu avec des bonnes idées pour notre commission. C’est aussi agréable de se rendre compte que notre engagement a de la valeur. »
Pour Emmanuel, ces deux jours sur place ont été très enrichissants : « Nous avons fait de nouvelles rencontres. Nous avons pu échanger sur nos différentes commissions des représentants. J’ai aimé l’activité « Spaghetti Tower ». Il s’agissait d’un exercice pour apprendre à communiquer et collaborer les uns avec les autres. On a fait cela la première matinée pour faire connaissance. Nous devions construire par équipe la plus haute tour possible avec des spaghettis et des marshmallows. J’aimerais renouveler cette expérience en Belgique, car c’est intéressant de voir ce qui se passe ailleurs et comment fonctionnent les commissions des travailleurs des autres pays. On voit ainsi où l’on peut s’améliorer ou ce que l’on fait déjà de bien chez nous. »
Pour Sofia de Sousa, facilitatrice pour la CDTR, ce séjour a constitué une expérience marquante pour tous les participants, offrant l’opportunité de mettre en lumière leur travail autour de l’autoreprésentation et des projets médiatiques développés par les personnes concernées. À travers les prises de parole en public et les divers échanges, ces derniers ont pu valoriser leur rôle de représentants et de journalistes et ce malgré le stress lié à cet exercice. « Parler en public est toujours un défi, mais c’est aussi un travail essentiel sur l’estime de soi et la reconnaissance du rôle des personnes concernées », conclut-elle.
L’aventure belge continue de porter ses fruits aujourd’hui. L’expérience emmagasinée est utile dans la vie de tous les jours et Valentin le reconnaît : « Je suis moins timide désormais et je vais plus facilement vers les gens. » Camille ajoute : « Ce voyage a également renforcé ma compréhension du fait que l’on est tous différents, que l’on ait un handicap ou non. »
par Juliana Seiler, Fovahm
Pour des raisons de lisibilité, le masculin générique est utilisé dans cet article, qui inclut toutes les personnes.